Projet National Erinoh - Guide Ingénierie - Volume 3

Principaux concepts Guide ERINOH – Érosion interne dans les ouvrages hydrauliques 79 suffisamment de temps pour que l’érosion se développe. L’épuisement du processus, après que toutes les particules érodables aient été entraînées, sans que l’ouvrage ne se soit rompu. C’est le cas par exemple des graves suffusives dans les fondations glaciaires et alluviales. 3.6. La cinétique de l’érosion interne Le caractère lent ou rapide de la cinétique de l’érosion interne est capital pour l’évaluation du danger. Les accidents observés et les essais de laboratoire permettent de discerner les grandes tendances très différentes d’un mécanisme à l’autre. Le temps considéré ici n’est pas le temps d’exploitation de l’ouvrage, mais le temps pendant lequel il est soumis à une sollicitation qui dépasse le seuil d’initiation de l’érosion interne. Erosion de conduit : quelques minutes à quelques heures Les brèches produites par érosion interne ont été développées en quelques minutes à quelques heures, à partir du moment où un écoulement turbulent reliait l’amont à l’aval par un conduit suffisamment large. Ces brèches sont l’aboutissement d’une érosion de conduit. Ce temps croît avec la résistance à l’érosion du matériau. Erosion régressive : quelques heures à quelques jours Sur les rares cas documentés (accidents et essais), l’érosion régressive, détectée au pied des digues par l’apparition de tumulus de sable, ou observée au contact d’un noyau avec la recharge aval semble prendre plus de temps à se développer que l’érosion de conduit. Les raisons de cette cinétique plus lente ne sont pas toutes démontrées. Une cause observée est l’écrasement répété du conduit d’érosion. Il a été visualisé par les mesures de fibre optique dans la fondation des remblais rompus par Deltares lors du projet IJkdijk en Hollande. Dans ce cas particulier, plusieurs heures s’écoulaient avec la valeur du gradient hydraulique constante et égale au gradient critique, avant que la brèche n’apparaisse. Dans le cas des digues fluviales, les durées de crue ne sont probablement pas toujours suffisantes pour pleinement développer l’érosion régressive ; cela pourrait expliquer pourquoi on observe tant de tumulus de sable et si peu de ruptures par érosion régressive (cf. ch.5 pour plus de développements sur cette question). Erosion de contact et suffusion : quelques jours à quelques dizaines d’années L’érosion de contact, observée sous les digues alluviales, peut durer des années ou des dizaines d’années sans que des désordres majeurs n’apparaissent.

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