Projet National Erinoh - Guide Ingénierie - Volume 3

Principaux concepts Guide ERINOH – Érosion interne dans les ouvrages hydrauliques 77 La question du seuil d’initiation Le projet ERINOH s’est heurté à la difficulté de mesurer et de définir ce que signifie l’initiation : est-ce le départ de la première particule ou le départ massif de particules? Cette difficulté existe depuis que des expériences sont réalisées. Elle est accentuée par l’étalement de la courbe granulométrique. Même pour des charges d’eau faibles, on voit au laboratoire toujours venir des particules (à la mise en eau, ou en début d’essai), généralement en faible quantité. Ces érosions de très faible quantité sont mises sur le compte d’un nettoyage des particules déstabilisées par la fabrication de l’échantillon. Elles ne doivent pas être interprétées comme la première étape d’un processus qui conduit à la rupture. C’est la raison pour laquelle le glossaire précise que l’initiation correspond au départ de particules en quantité « significative ». Par « significatif », on entend « qui peut affecter le comportement ou la résistance ». Hoffmans (2012) montre l’écart entre ces seuils d’érosion dans le diagramme de Shields avec les résultats de Schukking et al (1972) sur des grains de sable, polymères ou bakélite. Pour l’ingénieur, la définition pratique est le seuil de mouvement permanent quelque soit l’endroit de la surface (seuil 6 aboutissant à un nombre de Shields de 0,04 sur la figure 3.2). n Figure 3–2 Seuils d’initiation pour trois matériaux différents: polystyrène, bakélite et sable d’après Schukking et al (1972)