Projet National Erinoh - Guide Ingénierie - Volume 3

Guide ERINOH – Volume 3 58 Guide ERINOH – Érosion interne dans les ouvrages hydrauliques anti-renard en acier (2,2 m x 2,2 m) soudés à la conduite. La conduite a été posée en pleine fouille, préalablement façonnée en berceau, puis entourée d’argile compactée en couches minces de 0,10 m. n Figure 2–43 Coupe transversale du barrage ; mesure ouverture zone de rupture En décembre 1987, lors de travaux de déblocage de la vanne amont de la prise d’eau, une fissure de 3 cm de largeur au niveau de la génératrice inférieure de la conduite de vidange disparaissant à hauteur du diamètre est découverte, alors que la présence sur le talus aval d’une mouillère située à 5-6 m de l’axe de la conduite et à environ 1 m au-dessus de l’axe de la canalisation, n’avait éveillé aucun soupçon. Cette rupture, située au droit de l’écran anti-renard central, est à 0,25 m à l’amont de l’axe du barrage et de l’axe du rideau de palplanches et, en altitude, à 1 m au-dessus de la tête du rideau. Le profil en long de la conduite marque, au niveau de la rupture, une flèche de tassement important de la fondation : 0,25 m. La tour de prise, solidaire de la canalisation de vidange fonctionnant comme une poutre sur 2 appuis distants de 30 m, a légèrement basculé vers l’aval, entraînée par la rupture de celle-ci dans la zone de soudure de l’écran anti-renard central, où la microstructure du métal avait été affaiblie par chauffage puis refroidissement mal contrôlé (la fragilisation de l’acier a été démontrée par une étude micrographique). La fissuration de la conduite a produit un fort gradient hydraulique à travers le noyau, une érosion de conduit et la formation d’une cavité interne. La réparation a consisté en une injection d’un coulis de bentonite-ciment à très faible pression jusqu’au refus pour combler la cavité (injection de près de 3 m 3 ), à la mise en place d’une virole en acier de 11 mm d’épaisseur et de 0,80 m de largeur (0,40 m de part et d’autre de la fissure) soudée à l’intérieur de la conduite de vidange puis protégée par un revêtement époxy et une surveillance par repères de nivellement. Depuis ces travaux de confortement en février 1988, l’érosion est stoppée et aucun tassement n’a été constaté.