Projet National Erinoh - Guide Ingénierie - Volume 3

Illustration des phénomènes d'érosion interne Guide ERINOH – Érosion interne dans les ouvrages hydrauliques 53 A la mise en eau, les terrains aval se saturent, et deviennent « mouvants ». Un drainage est mis en œuvre tout le long du pied aval (« toe drain ») et parvient à assécher la zone. Le barrage est alors exploité sans difficultés. Le samedi 11 novembre 2006, un fermier aperçoit des fuites et de l’eau chargée arrivant dans le south drain . Il observe régulièrement l’évolution pendant le week- end. Le lundi 13 novembre, l’augmentation des suintements et des venues d’eau chargées est telle qu’il alerte les autorités. Les fuites au PM 639, débouchant entre le barrage et le south drain atteignent alors environ 600 l/min. Le schéma ci-dessous illustre les désordres observés. Il semblerait que la couche indurée se soit effondrée, interrompant l’écoulement vers le south drain , mais déclenchant des artésianismes au pied du barrage. n Figure 2–40 Le barrage AV Watkins : érosion de contact et rupture de la couche indurée Les mesures immédiates ont consisté à tenter de placer un filtre inversé par- dessus les arrivées d’eau au pied du barrage. Puis, après y être parvenu (non sans difficultés), les intervenants ont constaté que l’érosion se poursuivait vers le drain Sud. Une recharge est alors ajoutée au pied amont du barrage, les 17 et 18 novembre. Cette opération est couronnée de succès : diminution immédiate des écoulements, et les arrivées d’eau résiduelles sont claires. Le volume total déposé dans le drain Sud est estimé à 200 – 300 m 3 . La cinétique de développement de l’accident peut surprendre : alors que les maté- riaux sont très érodables, il y a eu développement sur plusieurs jours. Les investigations post-incident ont montré qu’il y avait, sous la couche indurée, des indices de nombreux conduits ouverts. Dans certains, des traces d’oxydation laissent penser que les écoulements étaient actifs depuis longtemps.