Projet National Erinoh - Guide Ingénierie - Volume 3
Annexe 3 – Analyse de niveau 2 – Barrage de teton Guide ERINOH – Érosion interne dans les ouvrages hydrauliques 377 Situation finale Ces résultats sont conformes aux observations : Lorsque les écoulements souterrains atteignent la partie aval du noyau, il y a d’abord une phase d’augmentation lente des débits de fuite. Dès que le gradient hydraulique devient substantiel (ici 0,2, mais les résultats différeraient peu avec 0,1), l’augmentation est très rapide suite au déclenchement de l’érosion de conduit : 10 minutes pour atteindre 100 l/s et 20 minutes pour atteindre 1 m 3 /s. Puis il y a plafonnement du débit de fuite, en raison de la débitance limitée du joint. Ce qui ralentit le processus d’érosion. Lorsque l’érosion est contrôlée par la capacité limitée de drainage du joint, il y a augmentation de la pression. Ce qui amorce l’étape 4. 1.6.4. Étape 4 : Progression : étape 4 : percement de la recharge aval Situation initiale Conduit d’érosion développé dans le noyau, à la base du remblai, transperçant ou contournant la clé. L’ouverture du conduit est de l’ordre de 1 à quelques cen- timètres, et peut éroder les fines. Les matériaux érodés circulent par la fondation rocheuse fissurée, car ils ne trouvent pas d’autre exutoire : au débouché sur le parement aval, l’écoulement doit traverser la zone 2, qui forme filtre, ce qui limite l’érosion. Scénario Le scénario de la quatrième étape a été difficile à qualifier dans le détail. En effet, il correspond à une évolution habituellement jugée improbable : le barrage est doté d’un filtre ; or ce filtre n’a pas joué son rôle. Il a été précédemment stipulé que la recharge pouvait avoir été claquée (Fry et al. 2015), mais le calcul à partir des coupes présentées ici, aboutit à un facteur de sécurité minimal de 1,08 en supposant une charge amont bidimensionnelle, ce qui est une hypothèse conser- vatrice donnant une valeur minorante du facteur de sécurité. Donc le percement des recharges s’est opéré probablement avec un autre processus. Un scénario en plusieurs sous-étapes peut apporter la réponse : Étape 4.1. Le filtre joue son rôle : filtration des écoulements. Mais, sa perméabilité est trop faible pour qu’il assure le drainage, cela a pour effet de remonter la charge dans la recharge aval (Figure 24). Étape 4.2. Le réseau de joints sous la recharge aval se met en charge et engendre une nappe artésienne au contact du remblai et de la rive droite. Le point d’exhaure est la cote 1 538 m (5045 ft). La résurgence sort par le rocher alimenté par les réseaux de joints et sature le filtre.
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