Projet National Erinoh - Guide Ingénierie - Volume 3

Illustration des phénomènes d'érosion interne Guide ERINOH – Érosion interne dans les ouvrages hydrauliques 37 n Figure 2–21 Vue en coupe du barrage Lors de la construction du barrage en juillet 1976, une source a été captée sous le parement amont rive droite du barrage. Malgré un traitement intensif de la zone, son obturation n’a pu être obtenue. Une expertise en 1991 met en évidence une piézométrie élevée dans la recharge aval, des fuites débouchant dans le talus aval et sur la risberme avec une imbi- bition du remblai dépassant ce niveau. Les débits captés (~1l/s) ont tendance à augmenter. Un abaissement de 4 m de la retenue a été immédiatement décidé. Les archives indiquent que le remblai mis en œuvre est hétérogène : variations sensibles de la teneur en eau et de la fraction argileuse. Ainsi, les comptes rendus de chantier laissaient suspecter des défauts de compactage. Cela a pu conduire à créer une très forte anisotropie de perméabilité, empêchant le drainage vers le tapis et contribuant à une piézométrie forte dans le talus aval. La présence d’eau stagnante sur la risberme aval indiquait que le débit des per- colations cheminant à l’interface entre le remblai d’arène et la protection d’enro- chement était important, mais aussi que la recharge de pied en enrochement et le tapis étaient devenus étanches, probablement résultat d’un colmatage par les fines provenant du corps du barrage. L’élévation de la ligne de saturation pouvait conduire à des désordres, par instabilité du talus aval. La protection en enrochements empêchait une visualisation directe du phénomène. Ainsi, la situation de la digue a été jugée sérieuse, en parti- culier du fait de la capacité importante de la rete- nue et des risques pour les populations à l’aval, en cas de rupture. Des travaux de confortement ont été entrepris, sous la forme d’une paroi moulée dans l’axe du remblai, prolongée par un impor- tant traitement par injection de la fondation. n Figure 2–22 Vue en plan de la digue