Projet National Erinoh - Guide Ingénierie - Volume 3

Guide ERINOH – Volume 3 356 Guide ERINOH – Érosion interne dans les ouvrages hydrauliques – Les joints inclinés, colmatés superficiellement au coulis, ramènent l’eau au contact du noyau jusqu’aux transitions. Celles-ci contiennent trop de fines pour drainer, donc la pression va monter derrière et en dessous des transi- tions. – La strate de brèche à 1 580 m (5185 ft) en s’interposant entre les unités 2 et 3 limite le transfert des percolations de l’unité 2 dans l’unité 3 et les pousse à suivre les joints horizontaux. – Les joints horizontaux, en dessous de 1 586 m (5205 ft), au contact du noyau ont leur exutoire colmaté. A contrario, les joints horizontaux au-dessus de la cote 1 586 m (5205 ft) ne sont pas colmatés. De fortes résurgences ne sont pos- sibles qu’à partir de cette cote. Leur ouverture (quelques cm) est suffisamment grande pour entrainer le limon du noyau et le déverser dans les enrochements de la zone 5 en passant sous les transitions. En l’absence de modélisation hydraulique de l’écoulement validée, il est possible d’approcher la réalité en extrapolant la piézométrie mesurée en rive à celle au contact du barrage. La Figure 12 compare les isovaleurs de potentiel, les 20 avril, 15 mai et 5 juin, soit 1,5 mois avant la rupture, 20 jours avant et le jour même de la rupture. De la reconstitution des équipotentielles de l’eau en rive droite (Figure 12) il apparait : • une forte mise en charge de la rive droite, avec une perte de charge impor- tante à travers le voile d’injections le 20 avril 1976 ; • une forte réduction de cette perte de charge par contournement du voile, dès que le plan d’eau atteint l’unité 1, à partir du moment où la cote de la retenue atteint la cote 1 600 (5250 ft) ; • les écoulements, qui traversent l’appui rive droite, sont résurgents à l’extré- mité de la zone 5 à la cote 1 586 m (5205 ft), le 5 juin 1976, jour de la rupture. Il est spectaculaire de voir que si la perte de charge, entre l’amont et l’aval du contact du remblai avec la fondation, est grande au départ, elle est vite réduite dès que la retenue est au contact de l’unité 1 : 53 m le 20 avril, 50 m le 15 mai (retenue atteint l’unité 1) qui est réduit à moins de 30 m le 5 Juin. La charge hydraulique avant la rupture croit de 1,5 m par jour à l’aval, soit deux fois plus vite que la retenue ! Ceci est la conséquence de la très grande perméabilité horizontale de l’unité 1 et/ou du blocage des écoulements par la transition et/ou d’une alimentation croissante à travers le voile et la tranchée parafouille.

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