Projet National Erinoh - Guide Ingénierie - Volume 3
Annexe 3 – Analyse de niveau 2 – Barrage de teton Guide ERINOH – Érosion interne dans les ouvrages hydrauliques 353 L’analyse des procédures d’injection met en évidence plusieurs défauts. La plinthe en béton de la rangée centrale a été coulée dans une échancrure de 1 à 2,5 m de profondeur, creusée à l’explosif. Aucune injection de contact n’a été faite autour de la plinthe, ce qui aurait pourtant permis de reconsolider le rocher après sa fissu- ration à l’explosif. L’importance de la tache et la limitation imposée des dépenses n’ont pu qu’entacher de graves défauts ces travaux. Ainsi, des joints ouverts non traités ont été découverts lors de l’excavation posthume de la rive gauche (un joint de 1 m de hauteur et de 15 cm d’ouverture a été découvert sans traitement sur la face aval de la tranchée à la cote 5219 ft au profil 27+70 de la rive gauche) [USB 80]. Les résultats d’essais a posteriori de la rupture remettent en cause la durabilité des mélanges de coulis avec plus de 2 % de chlorure de calcium ou avec un rapport eau sur ciment supérieur à 5:1 en poids. L’entreprise d’injections, McCabe Brothers Drilling a confirmé que des zones de nid d’abeilles importantes ont probablement existé dans les voiles [USB 80]. Les essais d’eau réalisés après la rupture ont montré que le rocher était resté perméable entre les trois rangées, rendant vraisemblable la présence de forts gradients à l'aval du voile central. Les carottages après rupture ont mis en évidence des passes de silt à tous les niveaux de la rive droite. Cette présence de limon dans les joints a contribué à l’apparente étanchéité du voile durant la construction et à sa perte d’efficacité par érosion sous un gradient hydraulique élevé pendant le remplissage. Des érosions de conduit par des joints remplis partiellement de limon étaient possibles en rive droite, alors que l’absence de limon dans les joints de la rive gauche expliquerait la meilleure intégrité de ses voiles d’injection. L’excavation de la tranchée rive gauche a montré que l’unité A était par endroits un empilement de blocs et de dalles. L’expertise [USD 1977] découvre dans la zone de la brèche, en rive droite, que la plinthe est intacte jusqu’au profil 13+96 ; elle a totalement disparu du profil 13+96 au profil 14+26. À cet endroit trois joints verticaux parallèles, d’ouverture allant jusqu’à 5 cm, traversent le rocher à l’emplacement de la plinthe. Au dessus, des essais d’eau démontrent que des résurgences traversent le voile à partir de joints ouverts. Notamment au profil 13+90, une fracture profonde à l’amont de la plinthe de 5 cm d’ouverture ne peut être saturée par 2l/s et provoque des résurgences à l’aval. Ces joints ouverts traversant le voile sont jugés représentatifs des défauts qui ont pu amener la rupture. Contact rocher-noyau Les injections de contact étaient prescrites en cas de traitement de points sin- guliers, demandé par le « contracting officer ». Les recommandations de 1971 demandent un traitement des joints ouverts et des fractures par nettoyage à l’air et injection sous pression. Absentes des plans de principe, ces recommandations n’ont pratiquement pas été appliquées et ont été remplacées par un épandage de coulis. Ces recommandations ne concernaient pas l’unité 1, en conséquence le noyau repose sur deux zones perméables traitées partiellement (Figure 11) :
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