Projet National Erinoh - Guide Ingénierie - Volume 3

Guide ERINOH – Volume 3 310 Guide ERINOH – Érosion interne dans les ouvrages hydrauliques 6.9.4.  Cas particulier des petits barrages En matière d’érosion interne, les « petits barrages » présentent peu de spécificités. Les gradients locaux, les gradients moyens, les vitesses de percolation dépendent davantage des proportions respectives de l’ouvrage que de ses dimensions. Au premier ordre, les sollicitations d’érosion interne sont du même ordre de grandeur dans les petits barrages que dans les grands, s’ils sont bien entretenus sinon les agressions environnementales, animales et végétales y sont plus fortes. Or, les dispositions de projets, les moyens d’ingénierie et de construction et les niveaux de contrôle mis en œuvre pour les petits barrages sont souvent sensible- ment moins importants que pour les grands projets. Cela peut se justifier par les risques généralement moins importants que font peser les petits barrages sur les populations aval. Mais cela ne se justifie pas pour les petits barrages à risques aval importants. 6.9.5.  Cas particulier des barrages écrêteurs Les barrages écrêteurs de crue présentent quelques particularités par rapport aux barrages à retenue permanente : – La première mise en eau est souvent non contrôlée, donc non particulière- ment suivie, – Les mises en eau se font à l’occasion de crues, qui peuvent remplir rapidement le réservoir ; en matière d’érosion interne, une montée rapide de la cote de retenue est un facteur défavorable : les matériaux argileux n’ont pas le temps de saturer / gonfler / cicatriser les fissures. – A contrario, les mises en eau sont souvent brèves ; les mécanismes de satu- ration, dégradation ou d’érosion n’ont pas toujours le temps de se mettre en place. – Par ailleurs, les barrages écrêteurs sont par essence des barrages à risque aval significatif. En raison des items 1, 2 et 4, ces ouvrages devraient faire l’objet d’une attention particulière vis-à-vis des risques d’érosion interne. Par « attention particulière », on entend : – Une conception très confortable sur cette thématique, notamment s’agissant des ouvrages traversant et des remblais sur fondation rocheuse, – Un contrôle serré des travaux, – Pour les barrages importants, des dispositions permettant de réaliser une mise en eau partielle, qui viendrait au moins solliciter le comportement des ouvrages traversant, du drainage et d’une partie de la fondation. L’accidentologie rappelle que la moitié des ruptures de grands barrages provient de barrages en remblai sur fondation rocheuse. Ce retour d’expérience devrait

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