Projet National Erinoh - Guide Ingénierie - Volume 3

Illustration des phénomènes d'érosion interne Guide ERINOH – Érosion interne dans les ouvrages hydrauliques 31 Niveau de la retenue de 1972 à 1985. Un carreau = un an n Figure 2–17 Granulométries 0/19mm du filtre et du noyau. Niveau de retenue lors de l’incident De l’eau trouble a été observée en Octobre 1983 sortant du barrage Est de Suorva avec un débit de 100l/s, et au même moment, des fontis d’une trentaine de mètres cubes se sont formés sur la crête du barrage. Au moment de l’incident de 1983, le réservoir était à son plus haut niveau historique depuis plusieurs jours. Pour réduire les fuites et éviter l’érosion interne, ce niveau a été abaissé de 2 mètres. Des observations ont révélé que le noyau était endommagé, notamment entre les profils 690 et 750. Les nombreuses zones d’injections à forte prise ont été inter- prétées comme peu compactes. Parmi ces zones, de fines couches horizontales sableuses sont notées. Des graviers de la moraine manquaient d’éléments fins. Des piézomètres ont également révélé sur la partie aval du filtre que les fines de la moraine avaient été transportées à l’extérieur du filtre. La base du noyau au dessus de la fondation est plus molle et plus dépourvue de fines, avec une perméabilité comprise entre 10 -7 et 10 -5 m/s. Du filtre amont aurait été retrouvé à cet endroit en 1987. Depuis 1983, d’autres fuites avec fontis sont apparues à deux endroits en 1989 et 1991, dont une au niveau de la fondation, pour des niveaux de retenue élevés, mais plus bas que le maximum de 1983. Des investigations ont révélé que les couches au niveau de la fondation étaient humides et peu résistantes tout comme celles présentes à une profondeur de 10 à 20 mètres à partir de la crête. Les fuites se sont arrêtées toutes seules, sauf une stoppée par injection. L’érosion interne a probablement été initiée soit par un claquage hydraulique dans le noyau, soit par une érosion régressive au contact des zones trop grossières du filtre ou des fissures ouvertes du rocher. Il y a eu poursuite par non-filtration, car le filtre fin n’était pas bon : le filtre fin contient des fines qui le rendent cohésif (et donc susceptible de fissurer) ; le filtre grossier est trop grossier. En phase de progression, le filtre amont est retrouvé au contact du rocher dans la zone à problème ; il y a eu agrandissement progressif des conduits d’érosion, avec effondrement du matériau grossier de filtre amont [5]. Le filtre amont a bien joué son rôle de barrière de sécurité du barrage, en remplissant le conduit en

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