Projet National Erinoh - Guide Ingénierie - Volume 3

Approches proposées Guide ERINOH – Érosion interne dans les ouvrages hydrauliques 307 L’initiation de l’érosion régressive dépend du faciès géologique (Mallet 2015). L’application directe des formules de Sellmeijer et de Hoffmans pour les digues en limon ou en argile sur fondation sableuse compare le gradient moyen en fon- dation sous la digue au gradient critique d’initiation. Si une couverture limo- neuse ou argileuse recouvre la couche de sable, alors l’initiation commence par le claquage ou le soulèvement de la couche argileuse. Dans ce cas la formule de l’USACE compare le gradient hydraulique qui traverse la couverture argileuse au gradient de claquage. L’initiation de l’érosion de contact n’est à étudier qu’en présence de graves très perméables ou de rocher sous-jacent très altéré et, dans le cas contraire elle peut être négligée. L’initiation de la suffusion est possible à long terme, mais son implication n’est pas démontrée dans les ruptures documentées de digue, son initiation n’a pas un critère indéniable à l’heure actuelle et sa cinétique permet l’intervention. Continuation ou filtration La plupart du temps les digues n’ont pas de filtre. Si la digue a été refaite et en possède un, l’analyse du filtre est faite de manière identique à celle des barrages. Progression Si l’érosion de conduit ou l’érosion régressive est initiée, la progression est dans la plupart des cas automatique. En effet les digues ont de faible hauteur qui génèrent des contraintes insuffisantes pour faire effondrer le toit d’une cavité ou d’un conduit tenu par cohésion capillaire. Seules les digues en gravier ont la capacité d’arrêter la progression, si les sous pressions ne claquent pas le terrain. Il convient alors d’évaluer le temps de rupture. Une première estimation est faite par Bonelli dans le § 4.4. Le retour d’expérience du Symadrem montre que l’érosion de conduit a été initiée pour de faibles charges et avec des revanches confortables et que l’effondrement du toit a parfois interrompu le processus de formation de la brèche. Il convient aussi de vérifier l’absence de : – rupture par glissement, suite à la génération des pressions ; – fissuration par claquage et de soulèvement hydraulique ; – surverse suite aux tassements d’érosion ; – liquéfaction suite à la déconsolidation par érosion. Détection La probabilité de détection dépend de la fréquence de surveillance. En première estimation, elle est proche de 1, si le temps de rupture est beaucoup plus grand que la durée entre deux tournées de surveillance. Elle est faible quand le rapport du temps

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