Projet National Erinoh - Guide Ingénierie - Volume 3

Illustration des phénomènes d'érosion interne Guide ERINOH – Érosion interne dans les ouvrages hydrauliques 29 Pendant la première mise en eau du barrage en 1966, le débit de fuite a augmenté de 10 à 30 l/s, lorsque le niveau de la retenue est passé de 330 à la R.N. 332,3 en février 1966. Après aout 1966, le débit augmente jusqu’à fin décembre à 56 l/s, à retenue normale constante et chute à 33l/s en janvier 1967, l’eau des fuites devient limoneuse, un affaissement de terrain est observé au dessus du filtre au PM 286. Début avril 1967, le débit augmente jusqu’à 48l/s, et un fontis de 2,5 m de profondeur apparaît au PM 317 à l’amont du noyau (Figure gauche). La retenue est abaissée de 9m, de nouveaux fontis apparaissent, mais les fuites chutent et se stabilisent à 10l/s. n Figure 2–16 Coupe-type et granulométries des matériaux du barrage de BALDERHEAD La cinétique de développement de l’érosion a été lente. L’explication la plus probable est que les tassements de consolidation du noyau ont progressivement conduit à des effets voûte reportant la charge sur les parois verticales et engen- drant une diminution de la contrainte verticale effective jusqu’à finalement une fracturation hydraulique, d’une manière similaire à Hyttejuvet. Une érosion de conduit se développe alors dans les fissures du noyau, emporte les particules argi- leuses à travers le filtre grossier et dépose le sable à l’amont du filtre. En effet, des sondages montrent l’existence dans le noyau de zones endommagées par la frac- turation, avec des zones de ségrégation là où les particules fines ont été entraînées par érosion interne (VAUGHAN et al, 1970). Cet accident est le point de départ des réflexions de Vaughan sur le concept de « filtres parfaits », selon lequel il faut considérer que le matériau du noyau

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