Projet National Erinoh - Guide Ingénierie - Volume 3
Guide ERINOH – Volume 3 264 Guide ERINOH – Érosion interne dans les ouvrages hydrauliques Le rythme de ces tournées doit être adapté aux circonstances : (1)Circonstances de première mise en eau, remise en eau après intervention, ou dépassement des maxima historiques récemment connus : probabilités les plus fortes d’initiation d’un nouveau mécanisme d’érosion interne (facteur aggravant : montée rapide de la cote), (2)Circonstance de retenue inhabituellement haute : possibilité d’initiation, notamment par évolution lente ou vieillissement, phénomène caché jusqu’à présent non sollicité (facteurs aggravants : retenue très haute longtemps, crue longue), (3)Circonstance de retenue à cote habituelle ou basse : probabilité basse d’initiation, mais champ d’inspection accru par la création de fissures irréversibles de dessiccation, l’endommagement d’étanchéité en cours de travaux. Le principe de référence est qu’un accident d’érosion interne, s’il ne se stabilise pas de lui-même, se développe généralement en quelques minutes, quelques heures ou, au plus, quelques jours. Il a donc peu de chances d’être détecté « à temps » par les tournées de surveillance. Cependant, compte-tenu du risque accru d’initiation d’érosion interne dans les circonstances de (1) et de (2), et compte-tenu du fait que parfois les mécanismes de développement sont à l’échelle de quelques heures à quelques jours, il est utile de prévoir des tournées de surveillance rapprochées – par exemple quotidiennes, mais le rythme est à adapter aux circonstances et aux enjeux –. Des suivis par caméras ou fibres optiques ont parfois été mis en place. La surveillance rapprochée en période à risque peut être concentrée sur les points-clé : débouché de drains et débouché des écoulements concentrés, surveillance des transitions avec les ouvrages traversants. 6.3.5. La détection des précurseurs par l’auscultation Les dispositifs traditionnels d’auscultation sont peu adaptés à la détection de l’érosion interne : • Les mesures de piézométrie et de pression interstitielle sont locales, et la probabilité qu’elles soient sur le chemin de plus faible résistance à l’érosion est très faible. Ainsi, elles voient rarement les chemins d’érosion sur ou sous les digues (à une exception importante près : détection du vieillissement des filtres et drains). • Les mesures traditionnelles de débit sont intégratrices de larges zones, de sources diverses (nappes, pluies) et sont délicates à interpréter. Malgré ces difficultés, ces mesures restent indispensables (cf. ci-dessous). • Les mesures traditionnelles de déformation et déplacement sont soit locales soit peu précises. A contrario, un bilan quinquennal ou décennal permet d’accéder à une précision suffisante pour déceler des zones d’érosion lente.
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