Projet National Erinoh - Guide Ingénierie - Volume 3
Guide ERINOH – Volume 3 260 Guide ERINOH – Érosion interne dans les ouvrages hydrauliques La perte de résistance et la fissuration des franges superficielles (item 3) est un facteur de risque lorsqu’un niveau d’eau approchant la crête peut trouver des cheminements préférentiels par ces faiblesses. C’est également un facteur de risque pour les cas où il peut y avoir une mise en eau rapide faisant suite à un long épisode d’assec : effet de propagation des écoulements dans les fissures de dessiccation. Cela concerne donc surtout les ouvrages de petite hauteur. Les agressions par la végétation et les animaux fouisseurs (item 4) sont également dangereuses surtout pour les ouvrages de petite hauteur. L’apparition de chargements supérieurs au passé Les épreuves du passé ne renseignent que partiellement sur la capacité à résister à des situations nouvelles, et notamment : – Un niveau d’eau plus haut que dans le passé, – Un niveau d’eau en crue maintenu plus longtemps que dans le passé En effet, une crue, ce n’est pas seulement une cote maximale, c’est aussi une durée. Il est certain que de nombreuses digues ont « tenu » à des niveaux d’eau haut en crue, uniquement parce que la crue n’a pas eu le temps de saturer les chemins d’érosion et d’atteindre les cheminements d’érosion les plus critiques, amenant à davantage de saturation. A titre d’ordre de grandeur, la constante de temps de saturation d’une digue initialement non saturée est de l’ordre de quelques heures pour du sable grossier, de quelques jours pour le sable fin, quelques semaines pour le limon et de quelques mois pour de l’argile 1 . – Une crue ou un remplissage rapide intervenant sur un ouvrage qui a été tenu à une cote anormalement basse pendant longtemps, provoquant des mécanismes de dessiccation. – Un séisme fort. – Un chargement non prévu ou extrême fissurant ou érodant le remblai : choc de bateau, conduite qui cède, affouillement en cours de crue, etc… 1. D’après loi de Fick en diffusion : l²( - max ) ÷ Kψ, avec l une longueur caractéristique, la teneur en eau initiale et max la teneur en eau à saturation, K la perméabilité (m/s) et ψ la suction (m). 6.3.3. Des ordres de grandeur de cinétique Plusieurs des réserves exprimées ci-dessus, et qui empêchent de tenir pleinement compte des épreuves du passé pour juger de la résistance à l’érosion interne, proviennent du temps de développement des phénomènes. Aussi, il est utile parfois de comparer des durées caractéristiques entre elles, par exemple : – durée d’une crue comparée à la durée de saturation de la digue, ou à la durée de développement d’un mécanisme d’érosion interne par un conduit existant,
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