Projet National Erinoh - Guide Ingénierie - Volume 3

Approches proposées Guide ERINOH – Érosion interne dans les ouvrages hydrauliques 259 La prise en compte de ces trois limitations (davantage détaillées ci-dessous), per- met d’intégrer le comportement du barrage lors des épreuves du passé dans l’éva- luation de la sécurité à l’érosion interne. La lenteur de certains phénomènes d’érosion L’auscultation et la surveillance montrent bien que, souvent, les régimes de percolation changent dans les ouvrages et leur fondation : dérives des pressions interstitielles ou de débits de drainage, variations des manifestations de suintements et arrivées d’eau. Ces manifestations sont le signe de phénomènes lents, provoqués par l’érosion, ou pouvant être la cause d’une érosion future. Les acquis du projet ERINOH montrent que les évolutions lentes sont principalement le fait de la suffusion et de l’érosion de contact. Dans le passé, ces mécanismes n’ont mené qu’exceptionnellement à la rupture, et ont toujours été précédés de signes avant-coureurs longtemps avant les accidents. Réciproquement, un ouvrage pour lequel il est assuré qu’il n’y a pas d’évolution peut être considéré comme non menacé par ces phénomènes. Le vieillissement Le vieillissement change les résistances ou perméabilités des matériaux voire créée de nouveaux défauts. Quatre types d’évolution par vieillissement doivent être considérés. 1.Le vieillissement des structures situées au contact d’un sol érodable. Ont été sources d’accidents : les conduites en bois, les conduites en acier, les étanchéités par palplanches, des ouvrages en maçonnerie, et les défauts ou fissures de quelques structures en béton. 2.Le vieillissement des filtres et drains par colmatage. 3.La perte de résistance et la fissuration des franges superficielles en argile ou en limon, par les effets des agressions de l’environnement. 4. Les agresseurs « naturels » : fouisseurs ou végétation. Le vieillissement des structures (item 1) est visible, donc décelable à l’inspection lorsque l’inspection est réalisée. Les échelles de temps sont suffisamment longues pour que des inspections régulières, même espacées de quelques années, décèlent à temps les vieillissements dangereux. Le vieillissement des filtres et drains (item 2) par colmatage doit être systématiquement évalué. Dans certains cas (cf. §2.7) il est sans conséquence. Dans d’autres cas, l’auscultation piézométrique peut démontrer qu’il ne se produit pas ou qu’après la mise en eau, il est stabilisé. En dehors de ces cas favorables, il faut postuler qu’un colmatage est possible et en tenir compte dans le jugement.