Projet National Erinoh - Guide Ingénierie - Volume 3
Hétérogénéités et défauts Guide ERINOH – Érosion interne dans les ouvrages hydrauliques 249 Dans le Cas1, avant écran, la couche argileuse joue pleinement son rôle. C’est à son passage qu’est essentiellement rabattue la charge hydraulique (h). Au pied aval, point C, la pression interstitielle (u) est du même ordre de grandeur que la contrainte verticale ( s v ). Dans le Cas 2, un écran étanche, par exemple en palplanches, est fiché dans le barrage. Plus étanche que le remblai, il reçoit une part importante de la pleine poussée amont. Sous cette charge, il se déplace vers l’aval ; le remblai amont, à l’équilibre hydrostatique, ne suit pas nécessairement. Une fissure s’ouvre. Si l’effet va jusqu’à concerner la couche argileuse, alors celle-ci ne rabat plus les pressions : h A = h B = h E . La pleine pression tend à se propager vers l’aval, en C. Au point C, s v est inchangée, par contre u est augmenté ; il y a soulèvement hydraulique (u > s v). Dans le Cas 3, un écran étanche, par exemple en palplanches, est fiché dans le barrage, directement au contact du plan d’eau amont. L’effet est encore aggravé par rapport au Cas 2. D’une part, la poussée de l’eau s’exerce plus directement sur l’écran, ce qui ouvre davantage la fissure. D’autre part, il n’y a plus besoin que le remblai amont soit peu perméable pour que le mécanisme se développe. Enfin, il n’y a plus aucune perte de charge entre l’amont et le rideau. 5.8.3. Prise en compte Pour que l’écran ait un effet néfaste, il faut que deux conditions soient réunies : 1.Qu’il puisse y avoir décollement 2.Que le décollement génère un mécanisme d’instabilité. L’étude détaillée de ces deux conditions peut nécessiter des calculs spécifiques : il n’existe pas de règles, ou de standards simples, validées par la profession. On peut cependant retenir les éléments guides suivants. Le risque de décollement est fort si : – d’une part, il s’agit d’écran de hauteur relativement faible (ordre de grandeur : moins de 10 m), sinon la fissure ne peut pas être tenue par le remblai ; – d’autre part, le mécanisme de poussée hydrostatique est en place, c’est-à-dire : § l’écran étanche est placé directement au contact de la retenue, plutôt que d’être complètement « emballé » dans le corps du remblai ; § l’écran étanche est complètement emballé, mais : le remblai est peu raide, sensiblement plus perméable que l’écran, et le chargement hydrostatique est suffisamment long pour complètement saturer le remblai. Le remblai est par ailleurs cohésif. Le risque de décollement est faible si l’écran est profond, emballé dans un remblai peu perméable (fraction argileuse substantielle) ou, à l’inverse, un remblai sans cohésion.
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