Projet National Erinoh - Guide Ingénierie - Volume 3

Guide ERINOH – Volume 3 246 Guide ERINOH – Érosion interne dans les ouvrages hydrauliques provoquées non pas par les vitesses d’écoulement mais par les gradients locaux peuvent se produire. C’est ce qu’ont montré les essais à l’oedo-perméamètre, pour des sables argileux. Ces essais ont montré que les graves silteuses peuvent subir de la suffusion, au laboratoire, sous des gradients d’autant plus faibles que la fraction de fines ne peut remplir les constrictions entre les graviers (Fannin). Proximité avec les drains A proximité immédiate des drains, les gradients locaux et les vitesses d’écoulement sont nettement plus élevés que dans le corps du barrage. Il se pourrait ainsi que la suffusion constatée aux Sapins, à Beaune2 et à Saint- Pardoux soit en fait une érosion régressive voire de contact, dont le seul effet aurait été de colmater les drains – sans modifier profondément la structure dans le corps du barrage lui-même. A Matemale, un sondage a montré que le drain était entouré d’une couche de fines telle qu’il ne pouvait plus jouer en permanence son rôle de drain. Cette hypothèse est confortée par le fait que les débits de fuite n’ont pas vraiment évolué sur ces barrages. À l’approche du drain, la concentration de l’écoulement augmente sensiblement les vitesses d’écoulement. Mais les vitesses moyennes restent probablement inférieures au seuil de 1 cm/s. Cependant, l’expérience montre que cela n’a pas empêché l’entraînement de particules fines vers les drains. L’approche à privilégier est donc celle de l’érosion de contact et, plus précisément, des règles de filtre, et de son critère géométrique exclusivement. Le retour d’expérience des cas réels semble montrer qu’il peut y avoir un seuil de cinétique lente, inférieur à 1 cm/s, seuil qui n’est pas mesuré au laboratoire. Suffusion à longue échelle de temps Certains sols ont pu subir des effets de suffusion à des échelles de temps très importantes. Les sols latéritiques font partie de cette catégorie : les sols issus de l’altération de la roche en place ont subi à l’échelle géologique des effets de suffusion ou dissolution partielle, qui ont diminué leur densité et laisser se développer de la porosité. En dessous de la zone superficielle, se trouve une zone sableuse délavée de ses fines. La perméabilité est augmentée, et la compacité faible rend les sols éventuellement contractants. Par ailleurs, dans la zone d’interface avec le rocher toujours en place, des vides francs peuvent s’être développés (Figure 5–16) . C’est cette zone particulière qui a subi les phénomènes d’érosion à Petit-Saut et probablement à Laguna.

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