Projet National Erinoh - Guide Ingénierie - Volume 3

Hétérogénéités et défauts Guide ERINOH – Érosion interne dans les ouvrages hydrauliques 245 Dans ces différents cas de figure, on note que les matériaux sont : • À granulométrie étalée, • Avec des fines peu ou pas plastiques Ces matériaux sont tous suspects d’absence d’autofiltration au sens des critères granulométriques (§5.4.1). Mais ce qui intrigue, c’est que les vitesses moyennes de percolation sont trop faibles pour expliquer l’entraînement des particules. Une approche en ordre de grandeur de la vitesse moyenne v (v = ki, ou v = q/S, avec S = L barrage x H/3, ou S = L x 5 m pour Petit Saut) converge vers des valeurs de l’ordre de 10 -4 m/s à 10 -6 m/s. C’est donc trois ordres de grandeur de moins que la vitesse initiant la suffusion en laboratoire. Perméabilité Gradient moyen Débit observé au début de l’incident Suorva <10 -6 m/s 2 ? Petit-Saut 10 -4 à 10 -5 m/s 1:5 à 1:10 12 l/s sur l’ensemble du linéaire ; 1 l/s localement Saint- Pardoux 1:5 environ (du pied amont au tapis) < 5 l/s (cumulé) Sapins 1:3,5 environ (du pied amont au tapis) 10 l/s Beaune2 10 -5 à 10 -6 m/s 1:3 environ (du pied amont au tapis) < 5 l/s (cumulé) Tableau 5–22 : Caractéristiques de l’écoulement de plusieurs barrages Il faut donc, pour comprendre les phénomènes, invoquer des défauts très localisés, des vitesses localisées plus fortes, notamment suite à des problèmes d’exécution (ségrégation et erreur de pose de drain), ou par concentration locale des écoulements à l’approche du drain ou sinon par concentration locale du gradient hydraulique à l’endroit du colmatage par les fines qui engendre un blocage des pressions et un soudain déblocage par claquage hydraulique. Noyaux de barrages Les défauts localisés peuvent provenir de la ségrégation à la mise en œuvre. S’il existe des contrastes forts de perméabilité provoqués par la ségrégation, localement des gradients plus forts peuvent survenir. Alors, des instabilités locales