Projet National Erinoh - Guide Ingénierie - Volume 3

Hétérogénéités et défauts Guide ERINOH – Érosion interne dans les ouvrages hydrauliques 243 vitesses légèrement supérieures à 1 cm/s pour commencer l’érosion de contact des limons. Mais sur site la cinétique d’érosion est lente. Les observations issues de la surveil- lance des canaux montrent qu’après quelques années d’exploitation, les fuites maximales sont de l’ordre de 0,2 L/s/m et correspondent au stade 2 ou 3 de l’éro- sion de contact. D’après les essais à échelle 1, les fuites qui atteignent le dernier stade d’érosion, départ massif de fines ont un débit linéique a minima 10 fois supé- rieur et le débit linéique de claquage hydraulique après formation d’un conduit est 100 fois plus fort. En pratique, seul le contact des limons peu plastiques est érodé. Le contact argileux avec le gravier n’est pas souvent érodé dans les vallées alluviales. Cela peut être expliqué par la gamme des vitesses d’érosion mesurées par les résultats d’érosion: les vitesses de quelques cm/s nécessaires ne peuvent être fournies par la débitance du gravier sous des gradients de l’ordre de 1/10 à 1/4. 5.7. Analyse des défauts initiant la Suffusion 5.7.1.  REX de l’accidentologie Les ruptures par suffusion sont très peu nombreuses et mal documentées. Par exemple, la rupture du barrage de Saint Aignan a été jugée initiée par la suffusion, mail il est fort probable que le mode de rupture soit le glissement, consécutif à la montée des pressions interstitielles générées par la suffusion. Les accidents de suffusion ne conduisent à la rupture que très rarement, car ils sont à cinétique très lente. Par exemple, s’il est probable que la rupture du barrage de Laguna soit le résultat d’une suffusion, caractérisée par un débit de fuite croissant, elle aurait évolué en érosion régressive ou de conduit seulement au bout de 60 ans. Dans les autres cas, les désordres importants associés à un mécanisme de suffusion progressif ont été vraisemblablement traités à temps, sinon ils auraient conduits à des accidents. 5.7.2.  Situations à risque L’altération des matériaux granitiques (ou des gneiss) produit des faciès sensibles à la suffusion. Les fines produites par l’altération du mica et des feldspaths ont tendance à migrer. La mobilité des fines se traduit par des fluctuations de pression interstitielle à niveau de retenue constant (Saint-Pardoux, Beaune 2, Les Sapins, Lavaud-Gelade et Nèpes). Mais aucune rupture en fondation granitique n’est actuellement reportée.