Projet National Erinoh - Guide Ingénierie - Volume 3
Guide ERINOH – Volume 3 242 Guide ERINOH – Érosion interne dans les ouvrages hydrauliques La littérature fournit des cas de rupture par cemécanisme, mais aucun cas documenté. Il faut donc prendre avec prudence ces statistiques, car le mécanisme d’initiation n’est pas prouvé. Par exemple, la base de ruptures Erinoh, qui contient des informations qui peuvent être vérifiée, ne recèle aucun cas de rupture par érosion de contact. La base de données des incidents d’érosion interne mentionne plusieurs incidents sur les digues du Rhône et du Rhin. Plusieurs tronçons présentent des tassements linéaires dans le temps attribuables à l’érosion du limon du noyau à travers les vides de la grave très perméable de fondation. Les vitesses de percolation sont de l’ordre du mm/s au cm/s et l’épaisseur érodée est de l’ordre de quelques mm/ an ne dépassant pas 1cm/an. Cela représente une cinétique d’érosion de 0,0003 g/s/ m 2 , ce qui est en dessous des seuils mesurables de turbidité en laboratoire. La comparaison de ces observations sur site avec les résultats de laboratoire laisse à penser qu’il pourrait exister deux cinétiques : • à court terme, une cinétique rapide qui commence une érosion massive avec une vitesse de Darcy supérieure à 1 cm/s ; • à long terme, une cinétique lente qui entretient une érosion infinitésimale avec une vitesse de Darcy inférieure à 1 cm/s. D’autres exemples d’érosion ont été rapportés, parmi lesquels le tapis du barrage de Tarbela (sable silteux et graviers, fondé sur une épaisseur importante d’alluvions) ; des centaines de fontis et fissures y ont été découverts. 5.6.2. Situations à risques L’érosion de contact au niveau des fondations alluviales n’a pas conduit à des ruptures recensées et documentées en France. La condition géométrique de l’érosion de contact est la superposition d’une couche de gravier et d’une couche de limon. C’est la condition nécessaire et non suffisante de l’initiation. Deux configurations sont souvent retrouvées : • le noyau en limon sur une fondation en gravier • le contact entre alluvions fines et alluvions grossières dans la fondation. Très souvent le faciès d’une fondation alluviale est une couche de quelques mètres de limon sur une dizaine de mètres de gravier. La dénomination limon rassemble un large fuseau granulométrique allant du sable limoneux à l’argile moyennement plastique. La condition hydraulique exige une perméabilité locale dans la grave supérieure à 10 -2 m/s. 5.6.3. Appréciation du risque Erinoh a apporté des éclairages sur les mécanismes d’érosion de contact. Il faudrait, selon les essais de modèle réduit et les essais à échelle 1 réalisés en laboratoire, des
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