Projet National Erinoh - Guide Ingénierie - Volume 3

Guide ERINOH – Volume 3 230 Guide ERINOH – Érosion interne dans les ouvrages hydrauliques Défauts dans l’ouvrage traversant Les défauts dans l’ouvrage traversant sont caractérisés par leur localisation et leur ouverture. Il y a presque toujours des défauts : fissures du béton ou de la maçonnerie, déchirure ou défauts d’enrobage des lames d’étanchéité, ouverture de plots emboîtés. La dimension (et la localisation) des défauts pilote la sollicitation hydraulique. • Très mince, l’ouverture formera filtre parfait et l’érosion, si elle est initiée, s’arrête faute d’exutoire. Seule de l’eau claire peut suinter. L’eau commence à altérer l’ouvrage. • Mince, l’ouverture laissera venir quelques particules, mais le débit qu’elle laisse venir est trop faible pour que l’érosion progresse. De l’eau un peu chargée est observée, notamment lors de la première mise en eau, puis cela s’arrête. • Mince, l’ouverture ne laisse passer que les particules les plus fines, laissant intacte la structure du matériau de remblai, si celui-ci est à granulométrie étalée. L’eau qui débouche est colorée, mais les quantités cumulées de particules qui arrivent restent modestes. • Sensiblement ouverte, l’ouverture laissera passer les particules du remblai, mais limitera les débits susceptibles de percoler. Une érosion rapide (type « érosion de conduit » ne pourra pas se développer). En revanche, une érosion régressive se développe et peut conduire à former des cavités ou des fontis. • Très ouverte, l’ouverture occasionne des débits significatifs, capable d’occasionner la rupture par érosion de conduit. La frontière entre ces différentes catégories d’ouverture dépend des matériaux concernés par l’érosion. 5.3.3.  Appréciation du risque d’érosion entre structure et sol Méthodes d’appréciation L’occurrence de la rupture par érosion à l’interface entre ouvrage et remblai doit être envisagée si aucune disposition de filtration n’existe autour de la conduite pour bloquer l’érosion le long de son contact avec le terrain qui la confine. Elle peut être évaluée à partir de trois approches distinctes : • Il est courant d’appliquer les calculs de Lane, qui tire un retour d’expérience de nombreux ouvrages. La méthode est surtout adaptée pour examiner ce qui se passe sous l’ouvrage. Elle vaut donc pour un dimensionnement préliminaire des écrans en paroi moulée ou en palplanches des barrages en rivière, pour évaluer le danger des gradients hydrauliques sous les évacuateurs ou ouvrages de surface fondés sur remblai.