Projet National Erinoh - Guide Ingénierie - Volume 3
Guide ERINOH – Volume 3 228 Guide ERINOH – Érosion interne dans les ouvrages hydrauliques Post-rupture, l’examen des vestiges de la conduite et du barrage a parfois permis de préciser les mécanismes ; il y en a trois principaux : 1.Érosion interne du matériau mal compacté du barrage ou de la fondation le long de la galerie ou la conduite. 2.Fissuration ou rupture partielle de la conduite, qui conduit à une érosion du corps du remblai vers la conduite. 3.Fissuration ou rupture partielle d’une conduite en charge, qui amène la pleine pression de la retenue dans le corps du remblai. Au barrage de Saint-Julien des Landes, c’est le mécanisme n°1 qui a conduit à la rupture. Les remblais sont mal compactés autour de la conduite, et n’ont pas tenu à la montée du plan d’eau. Il faut noter que, en l’espèce, on qualifie d’érosion interne un processus de rupture plus complexe : il a pu y avoir érosion mais aussi débourrage, c’est-à-dire instabilité de volumes de matériau. Au barrage de Laprade, c’est le mécanisme n°2 qui s’est produit. La conduite métallique a cédé par suite des tassements du remblai et des contraintes de traction qui en ont résulté. L’orifice qui s’est formé dans la conduite a formé un exutoire non filtré pour les percolations. Un phénomène d’érosion régressive s’est développé dans le remblai. Au barrage de Buget, la pathologie initiale est la même : rupture de la conduite sous tassement. Mais cette fois ci la conduite est en charge (vanne aval), et un conduit s’est formé entre le défaut de la conduite et le talus aval. Ces trois exemples sont bien décrits par l’ouvrage « Vieillissement et réhabilitation des petits barrages en terre », Danielle Lautrin. Dans ces trois exemples, l’accident est bien mis sur le compte d’un défaut : un défaut de compactage autour de la conduite (Saint-Julien des Landes), et un défaut d’étanchéité de la conduite (Laprade, Buget). La question se pose alors de la caractérisation des ces défauts. 5.3.2. Typologie des Défauts liés aux ouvrages traversant Deux types de défauts doivent être considérés : (1) La faiblesse particulière provoquée par la présence du contact remblai-ouvrage, faiblesse éventuellement aggravée par les défauts de conception ou de mise en œuvre. (2) Le défaut dans l’ouvrage traversant, qui créé des chemins d’érosion. Défauts associés à la faiblesse du contact remblai-ouvrage Au contact remblai-ouvrage, il y a défaut systématique, inévitable : soit le contraste de rigidité provoque des tassements différentiels et diminue les états de contrainte
Made with FlippingBook
RkJQdWJsaXNoZXIy MTIzMTM=