Projet National Erinoh - Guide Ingénierie - Volume 3

Hétérogénéités et défauts Guide ERINOH – Érosion interne dans les ouvrages hydrauliques 223 Un terrier de blaireau traversant une digue de protection génère des contraintes de cisaillement généralement trop sévères pour que les matériaux peu plastiques ou à trop faible teneur en argile y résistent. Seuls les matériaux argileux très plastiques pourraient peut-être supporter ce niveau de contraintes. Maintenance Régulièrement durant la vie de l’ouvrage, des campagnes de piégeage ou de chasse des animaux doivent être organisées, pour déloger les fouisseurs. La période est fixée d’après les observations des gardes-digues. Elles sont suivies par des campagnes de démontage et de reconstruction de la digue pour les zones à forte densité de terriers. Pour les autres cas, une campagne de remplissage profond des terriers par un coulis au tube plongeur est à faire. Un colmatage superficiel serait dangereux et risquerait de céder par dessiccation, débourrage ou claquage. Une procédure doit être écrite pour éviter une mauvaise exécution. La pose d’un grillage anti-fouisseur est maintenant recommandée sur les ouvrages neufs. 5.2.8.  Gestion du risque associé aux racines Préconisation générale L’évaluation du risque de conduit laissé par la décomposition de racines dans un remblai commence par un diagnostic approfondi, caractérisant la végétation présente et passée (essences, âges, dimensions, état sanitaire, répartition, …) sur l’ouvrage. Ensuite, des travaux d’intervention et de gestion de la végétation sont définis, selon une priorisation fixée à partir des niveaux d’aléas issus des éléments du diagnostic. Les préconisations générales de gestion ou d’intervention proposées par Zanetti sont : – idéalement, ne pas laisser se développer d’essences ligneuses sur les digues et à leur proximité – notamment près de ou sur les ouvrages de drainage (risque de colmatage) ou les ouvrages maçonnés de protection (risque de déstructuration) ; – lorsqu’une végétation ligneuse est déjà présente, empêcher le développement d’arbres de dimension trop importante (limiter la prise au vent) par élagage ou recépage. Sachant que le recépage des arbres n’empêche pas le développement de leur partie racinaire, il faut éviter le vieillissement des souches (augmentation du volume des souches et du diamètre des racines). Dans l’absolu, on devrait fixer une taille maximale des souches comme on fixe une taille maximale des parties aériennes, et donc les dévitaliser ou les arracher après un ou quelques recépages. Le nombre de recépages autorisés dépendra de leur fréquence, des caractéristiques de l’ouvrage (taille, matériaux, pente des talus, structure interne) et de la vitesse de croissance des arbres. Comme

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