Projet National Erinoh - Guide Ingénierie - Volume 3
Guide ERINOH – Volume 3 218 Guide ERINOH – Érosion interne dans les ouvrages hydrauliques colmater 20 départs de fuite durant cette crue de 2003. Au même moment, les maîtres d’ouvrage communaux qui n’avaient pas les moyens et la méthode pour surveiller les digues voisines de celles du Symadrem n’ont pu éviter 2 ruptures. Le contraste des résultats des deux syndicats gestionnaires de digues, met en relief l’importance de la surveillance et de l’entretien, qui a permis d’améliorer l’état général de l’endiguement, qui dans un cas a évité les brèches et pas dans l’autre. Principales situations à risque des digues de protection contre les crues Les situations les plus à risques sont celles pour lesquelles : 1.la digue n’a pas été sollicitée depuis longtemps (cela vaut notamment pour les sections de digue qui ont été modifiées en urgence, ou dont la fondation a été modifiée, après les crues historiques et dont la liaison entre matériaux anciens et nouveaux est mal connue) ; 2.les tronçons où des terriers de fouisseurs existent ; 3.les ouvrages traversant ne sont pas protégés par des filtres aval ; 4.les tronçons où les arbres et les souches en crête laissent des trous de racines ; 5.les pentes des talus sont raides ; 6.la fondation (ou la digue) est sableuse (ancien bras rapidement comblé) ; 7.la durée des crues laisse le temps à l’infiltration et à l’érosion de progresser. La sollicitation « nouvelle » d’une digue est un facteur de risque pour deux raisons différentes : • C’est la « mise à l’épreuve de la digue », qui sollicite ses points faibles. • C’est la saturation des matériaux de digue et de fondation ; lorsque ceux-ci sont lâches, cela conduit à les contracter, causant tassements et réarrangement des matériaux - notamment le long des ouvrages traversant. Parmi les points de faiblesses, les terriers de blaireau constituent un risque majeur. Sur les 16 ruptures de digues du Petit Rhône de 1993 à 1994, 13 sont associées à des fouisseurs. Dans d’autres circonstances, de nombreux terriers de fouisseurs ont été observés sans conduire à la rupture. Les terriers de fouisseurs sont dangereux lorsqu’ils sont côté rivière : ils peuvent former un conduit traversant s’ils débouchent à l’aval ; s’ils ne débouchent pas, ils peuvent amener la pleine charge dans le cœur de la digue. La raideur des talus est probablement un facteur plus important que ce que les formules d’érosion interne laissent présumer. Des talus raides conduisent à des mécanismes géomécaniques complexes d’érosion – déchaussement – tassement – glissement, qui ont peut-être conduit aux ruptures de certaines digues du Danube, de l’Agly, du Vidourle.
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