Projet National Erinoh - Guide Ingénierie - Volume 3

Guide ERINOH – Volume 3 216 Guide ERINOH – Érosion interne dans les ouvrages hydrauliques Faible nombre de brèches en regard du nombre de crues Ce qui peut étonner en premier lieu, c’est le faible nombre de brèches par d’érosion interne ayant été rapporté e s : oo 4,7 % des 337 brèches recensées sur la Loire lors des crues de 1846, 1856 et 1866 ; oo le Danube, en 2005 et 2006, essentiellement sur ouvrages traversants ; oo le Missouri, une brèche en 2011 ; oo le Vidourle, en 2002. Or les digues sont des ouvrages réputés particulièrement sensibles : construites de manière hétérogène, mal compactées, affaiblies par la végétation, traversées par des ouvrages, percées par les terriers de fouisseurs. Et pourtant aussi, les incidents d’érosion interne sont nombreux : fuites avec arrivées d’eau chargée, fontis, tumulus de sable. Trois explications peuvent être avancées : • La première serait que de nombreuses ruptures par érosion interne ne sont pas répertoriées : ruptures non répertoriées de petites digues, ou certains cas de ruptures par surverse qui en fait ont été initiées par érosion interne (tassement puis surverse), • La seconde serait que la durée relativement brève des sollicitations des digues empêche parfois les mécanismes d’érosion d’aller à leur terme. • La dernière serait que la surveillance arrive à éviter la brèche en détectant suffisamment tôt l’initiation de l’érosion. L’exemple des brèches le long du petit et du grand Rhône en Camargue décrit ci-après est significatif. Au-delà du faible nombre de cas de ruptures, l’autre difficulté du retour d’expérience est le caractère fragmentaire des événements très peu documentés de rupture : peu d’information sur la stratigraphie des digues et de leurs fondations, pas d’information quantitative sur la géotechnique des matériaux, et rien ou presque sur la chronologie des événements ayant conduit à la rupture. Causes et modes de rupture Trois causes de rupture par érosion interne sont extraites du retour d’expérience : • les terriers de fouisseurs (Rhône) – érosion de conduit ; • les ouvrages traversant (Danube) – érosion de conduit à l’interface ; • les percolations en sommet de digue, peut-être à l’interface entres des remblais d’époques successives ayant progressivement rehaussé la digue (Missouri, Agly ?) – mécanisme non déterminé. Anoter qu’aucune rupture récente et documentée par les écoulements en fondation n’a été retrouvée, alors que la fondation a été l’objet de nombreuses études (par exemple l’école hollandaise), et de nombreux incidents: fuites, tumulus, fontis.

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