Projet National Erinoh - Guide Ingénierie - Volume 3

Hétérogénéités et défauts Guide ERINOH – Érosion interne dans les ouvrages hydrauliques 211 Vis-à-vis de l’érosionpar conduit, les terrains enplace sont parfois sensibles : dominante limoneuse, donc érodables à très érodables, mal compactés, donc peu denses, facteur aggravant. Les charges d’eau sont faibles, mais un défaut centimétrique qui cause une fuite visible (de l’ordre du litre par minute), génère des vitesses d’écoulement supérieures à une dizaine de cm par seconde, et des contraintes aux parois de plus de 5 Pa. Ce qui suffit pour éroder des limons ou des sables fins. A contrario, il suffit de réunir certaines conditions pour que l’étanchéité ne soit pas nécessaire à la stabilité : • Que les digues soient construites avec un pourcentage suffisant d’argile, et qu’elles soient bien compactées ; car l’argile – sauf cas particulier - bien compactée résistera aux sollicitations, • Ou que les matériaux de digue soient riches en matériaux grossiers, bien compactés ; car dans ce cas, même si des fines sont emportées, les matériaux grossiers forment un squelette résistant, • Ou que les écoulements éventuels soient filtrés et drainés. Sources de fragilité de l’étanchéité Les techniques anciennes d’étanchéité sont fragiles et vieillissent. 1.Les corrois d’argile sont mal compactés et peuvent fissurer, par dessiccation, voir fracturation hydraulique. Les cycles de vidange-remplissage des biefs sont particulièrement néfastes. 2.Les dalles béton, non armées, perdent certains joints, l’eau rentre sous la dalle et lessive ou érode le sol support, les dalles perdent une partie de leur appui, concentrent les contraintes en quelques points et fissurent. Ces fissures proviennent aussi de l’effet des conditions d’environnement : cycles thermiques, gel-dégel. Les dalles cassent par l’effet de perte de portance du matériau d’endiguement. Des petites imperfections d’étanchéité sont sans conséquence sur la stabilité des digues. Mais ces imperfections causées par la dégradation des corrois et béton non armé finissent par prendre des proportions importantes. Une singularité particulière doit être mentionnée : l’interface entre l’étanchéité et la protection de berge. La protection de berge, si elle est plus étanche que le remblai situé en arrière, rabat les pressions d’eau. La poussée de l’eau qui s’exerce alors d’un seul côté (à l’amont), peut déplacer la protection vers l’aval – notamment si les remblais sont peu compacts. Il y a alors ouverture entre l’étanchéité amont et la protection de berge. L’illustration ci-dessous compare quelques profils d’endiguements de canaux qui ont rompu, et le cas de la digue de Nouvelle- Orléans, dont il est établi qu’elle s’est rompue en raison de ce phénomène. La dessiccation est une autre cause de retrait entre le sol et la structure. La digue en argile organique de Wilnis s’est rompue après ouverture d’une fissure entre la palplanche et le remblai en argile organique, l’année de la canicule 2003.

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