Projet National Erinoh - Guide Ingénierie - Volume 3

Guide ERINOH – Volume 3 204 Guide ERINOH – Érosion interne dans les ouvrages hydrauliques filtration de l’écoulement. Même un filtre imparfait, ou simplement unmécanisme de limitation des débits peut dans certains cas empêcher la progression. C’est ce qui s’est produit à Suorva. Un conduit d’érosion initié dans un noyau de barrage ou de digue zonée a une cinétique de développement contrôlée par la contrainte critique d’une part et les perméabilités des filtres et recharges. Le Tableau 5‑12 est un exemple de résultats numériques (Fry 2007) d’un conduit d’érosion se développant le long d’une conduite à la base du noyau d’un remblai zoné de 50 mde hauteur. La perméabilité de la recharge est supposée constante et il est supposé que la condition de claquage hydraulique de la recharge aval n’est pas atteinte. Perméabilité (identique du filtre et de la recharge) Résistance à l’érosion (du noyau) Très faible Moyenne Forte 4.10 -3 m/s < K< 4.10 -2 m/s Erosion continue Stabilisation Q>200 l/s Pas d’érosion 4.10 -5 m/s < K <4.10 -3 m/s Stabilisation Stabilisation Pas d’érosion 4.10 -6 m/s < K < 4.10 -5 m/s Stabilisation Pas d’érosion Pas d’érosion Tableau 5‑11 : Développement d’un conduit d’érosion à la base du noyau d’un barrage zoné de 50 m Une perméabilité du filtre ou de recharge sans filtre supérieure à 4.10 -2 m/s pose de tels problèmes que le développement de l’érosion paraît certain. Les résultats sont pertinents avec les résultats expérimentaux de Delgado (cf. §4). 5.2.4.  Situations à risque des remblais de canaux Les remblais de canaux sont des barrages latéraux qui ne diffèrent en théorie des autres barrages que par leur grand développement linéaire. En pratique, cela engendre une variation importante de la nature de la fondation et une plus grande variabilité des matériaux utilisés en remblai. A cela s’ajoute une conception d’autant plus sommaire que leur âge est grand. Ainsi, vis-à-vis de l’érosion interne deux types de barrages latéraux sont à distinguer: • les canaux de navigation réalisés au XIX° siècle, qui connaissent de nombreuses ruptures, • les canaux d’usine hydro-électrique réalisés au XX° siècle, qui n’ont pas connu de rupture.

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