Projet National Erinoh - Guide Ingénierie - Volume 3
Guide ERINOH – Volume 3 198 Guide ERINOH – Érosion interne dans les ouvrages hydrauliques pas été faite qu’il puisse n’y avoir ni érosion, ni débourrage ou claquage par les matériaux de remplissage des fractures. Des situations (peut-être) moins directement dangereuses doivent être envisagées : – ouvrage implanté sur une fondation meuble et un rocher sous-jacent fracturé (ou pire : traversé par une faille ouverte). Le conduit susceptible de se former dans le rocher peut contribuer à éroder la fondation meuble. – rocher sensible à l’érosion : par exemple grès mal cimentés. Seuls 3 grands barrages ont une rupture, par érosion interne en fondation, plus de 10 ans après leur mise en eau : Lake Toxaway, Baldwins Hills et La Laguna. Il est capital de signaler que dans tous ces cas, des résurgences en fondation existaient depuis la mise en eau. Dans deux cas sur trois, les variations de débit signalaient la présence d’érosion interne, quant au dernier cas, le barrage de Lake Toxaway, un écoulement concentré existait depuis la mise en eau et augmenta 9 jours avant la rupture. Appréciation du risque L’appréciation du risque ressort de l’expertise géologique. Les ruptures sont imputables soit à un modèle géologique incomplet et des reconnaissances insuffisantes, soit à une mauvaise évaluation de l’impact de la géologie. Sur ouvrage neuf, cette expertise géologique est le seul moyen d’évaluer le risque d’occurrence de tels phénomènes. L’état de surface des sols ne permet pas toujours de discerner les défauts sous-jacents, en raison des possibles dépôts superficiels. L’expertise géologique s’appuie sur des reconnaissances, adaptées aux circonstances du terrain, à l’importance des ouvrages et aux enjeux. La connaissance de l’évolution de la piézométrie à proximité des ouvrages est un indicateur utile des risques. Sur ouvrage en service, une surveillance détaillée a la capacité de déceler le développement de conduits en formation : apparition de nouvelles résurgences, variations des débits percolés, arrivée d’eau chargée, augmentation de la piézométrie de la fondation aval. L’auscultation en débit et l’inspection visuelle sont les moyens les plus évidents. Ils doivent être complétés par l’auscultation en piézométrie, qui est indispensable dans le cas de développement de conduits en fondation sans manifestations visibles (Teton). Des méthodes de détection géophysique peuvent dans certaines circonstances être employées, sur sites vierges ou sur ouvrages en service. Les méthodes de détection géophysiques peuvent en effet aider à détecter les écoulements concentrés en fondation et les zones décomprimées (voir le guide ERINOH consacré aux méthodes de détection).
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